Les préludes

 

 

 

Il faudra attendre une vingtaine d’années entre le premier vol de Clément ADER (le 9-10-1890 sur L'EOLE) et les premières tentatives sur aéroplanes de la part de la Marine française.

 

Toutefois, quarante ans auparavant, cette dernière avait déjà pris contact avec l’Air. Sitôt consommé le désastre de Reichshoffen le 6 août 1870, des fusiliers marins et des pièces d’artillerie furent envoyés de Cherbourg sur Paris pour armer les forts de la capitale (entre autres : Montrouge, Ivry, Romainville, Noisy, Bicêtre, Rosny …). Le 19 septembre, Paris était encerclé par les Prussiens.

Afin de traverser les lignes ennemies et de communiquer avec le reste du pays, on pensa alors aux ballons. Ces derniers furent fabriqués dans le hall de la gare d’Orsay, pendant que la formation de leurs futurs pilotes se faisait dans celle d’Austerlitz sous la direction de l’aéronaute GODART.

La plupart des 65 ballons qui arrivèrent à quitter Paris, étaient pilotés par des marins.

 

 

La Marine commença alors à s’intéresser à ce type de véhicule aérien. Le 10 février 1872, un ballon à hélice gonflé à l’hydrogène (imaginé par l’inventeur DUPUY DE LÔME), emporta de Vincennes vers  Mondécourt (110 Km de Paris), le dit inventeur , l’ingénieur de marine Gustave ZEDE et 12 passagers. Le ballon monta à 1000 mètres d’altitude et fut pris dans un vent assez violent. L’hélice à 2 pales de 9 mètres de diamètre fut alors mise en rotation (8 hommes à force de bras) et réussit à contrer quelque peu le courant d’air. Mais incapable de se diriger, le ballon dériva jusqu’à Noyon.

 

En 1890, la Marine créa à Lagoubran (Toulon) un centre de ballons. Toutefois, à la suite de la disparition en mer le 9-6-1902 du ballon libre « L’auxiliaire », monté par le Lieutenant de vaisseau BAUDIE, ce centre périclita, puis ferma en 1904.

 

 

 

Entre-temps, des ballons captifs furent reliés à des bâtiments, et essayés à la mer comme observatoires.

     

 

 

Mais tous ces moyens étant jugés insuffisants, la Marine se tourna alors vers l’étude des dirigeables (qu’elle utilisera durant la première guerre mondiale).