Les hélicoptères

« Les voilures tournantes »

 

 

L’entrée en service

 

Afin d’assurer des missions d’ordre sanitaire en Indochine (évacuation de blessés), l’Armée de l’Air se voit dotée dès février 1952, de 4 hélicoptères Hiller H.23A motorisés à 178 CV. Au cours de cette même année, des Westland Sikorsky S.51 viennent s’y ajouter, suivis en 1953 par des Hiller H.23B aux moteurs de 200 CV. Ces hélicoptères ne pouvant transporter qu’un ou deux blessés (pour les Hiller) et trois ou quatre (pour les S.51), des Sikorsky S.55 à la capacité d’emport de six blessés, sont alors livrés.

 

 

Entre juin 1951 et juillet 1952, les trois premiers hélicoptères livrés à la Marine sont des Bell 47-D1 destinés à l’instruction. Ces premiers appareils sont placés dans un groupe dénommé "Groupement d’hélicoptères de la Marine" celui-ci devenant escadrille 58S le 1er octobre 1951. Cette formation qui en fait est la toute première de l’Aéronautique navale à être dotée d’hélicoptères, est destinée à assurer l’enseignement au pilotage. Après avoir déménagé  de Saint Mandrier vers  Fréjus-Saint Raphaël en 1954, elle est dissoute en octobre 1960 (les cours de pilotage étant  alors dispensés par l’Armée de l’Air puis par l’ALAT).

A la fin de l’année 1953, l’intégration de nouveaux appareils Piasecki HUP.2 et Sikorsky S.55 impose au sein de l’escadrille 10S de Saint Raphaël la création d’une section hélicoptères, qui en prenant de l’importance, se voit nommer escadrille 20S en février 1956. Rappelons qu’au sein de la "commission d’études pratiques d’aviation" (CEPA), l’escadrille 10S est chargée des essais sur avions. La 20S alors nouvellement créée va de son côté s’occuper pour son compte de l’évaluation des hélicoptères (au fil du temps : HUP2, S-55,  HSS.1, Alouette II, Alouette III puis SA 321 Super Frelon).

 

 

Dès l’année 1951, l’hélicoptère commence à être utilisé pour des missions de "Rescue" (récupération de pilotes en cas de crash lors des appontages et des catapultages) ou d’évacuation sanitaire. Le premier a être embarqué est un S.51 de l’escadrille 58S, à bord du P.A ARROMANCHES lors de sa campagne en Indochine en 51-52. Après d’autres embarquements de ce type d’appareil, une escadrille nommée 23S voit le jour en juillet 1954 à Saint Mandrier. Equipée en Piasecki HUP2, cette dernière outre ses missions de transports, se voit confier par détachements,  celle  de Rescue  lors des sorties à la mer des porte-avions et de leurs groupes aériens. A partir de 1956, l’Alouette II viendra renforcer les HUP2 au sein de celle-ci, de même que l’Alouette III, sept ans plus tard.

 

Août 1956, voit la création de la flottille 31F en Algérie. Equipée à l’origine avec des Sikorsky H-21C (Bananes) prêtés par l’ALAT, celle-ci opère en mission d’assaut depuis Sétif et Sidi Bel-Abbès jusqu’en mars 1960. Affectée ensuite à la base de Lartigue, elle se voit rééquipée en Sikorsky HSS.1.

En juin 1957 est créée la 33F. Basée à Lartigue, elle est la seule flottille à utiliser des H.19D et ce jusqu’en 1959, ces derniers étant remplacés alors par des HSS.1. La 32F qui voit le jour à Cuers en février 1958 et qui rejoint au cours du même mois la BAN Lartigue, est armée lors de sa création, des mêmes HSS.1.

En Algérie, le 1er novembre 1957 est créé le "groupement des hélicoptères de l’Aéronautique navale" (GHAN-1). Ce dernier constitué tout d’abord avec les flottilles 31F et 33F, se renforce ensuite avec l’arrivée de la 32F. Surnommés "guerriers des Djebels" par le colonel Bigeard, les équipages de ces 3 flottilles participent tout d’abord du côté de Saïda, aux opérations menées par les parachutistes sous les ordres de ce dernier. La doctrine d’emploi des hélicoptères d’assaut, travaillant ensuite en  binôme avec les commandos marine, va alors s’affiner et  se perfectionner.

Ces trois flottilles  sont rapatriées au cours des années 1961 et 1962 (la 31F et la 32F étant reconverties en mission de lutte ASM).

 

Afin de ne rien oublier, citons la création en 1954 d’une section de liaison hélicoptères en 2eme région maritime, qui prendra en 1964, la dénomination d’escadrille 22S.

 

 

Présentation de quelques hélicoptères

 

Bell 47

D’une longueur de 9, 60 m, son diamètre rotor bipale est de 11,30 m

Pesant 800 kg à vide, il atteint 1100 kg à pleine charge.

15 Bell (47.D et 47.G) ont servi dans l’Aéronautique navale entre 1951 et 1960.

 

   

 

Sikorsky S-51

9 exemplaires de cet appareil sont utilisés entre 1951 et 1954 par l’escadrille 58S.

Construit par la firme Sikorsky aux USA ou sous licence Westland en Grande Bretagne, il est motorisé par un Pratt & Whitney R985 de 450 CV.  Mesurant 17, 50 m de long, son diamètre rotor est d’environ 17,60 m.

Poids : 1700 kg à vide, pour 2500 kg à pleine charge.

 

   

 

 

Piasecki HUP2 (Retriever)

Hélicoptère bi-rotor construit aux USA par la firme Piasecki*, il est acheté en 1953-1954 par la Marine française. Il est alors intégré au sein des escadrilles 10S (jusqu’en 1956), 23S (jusqu’en 1965) et enfin 58S (jusqu’en 1959).

D’une longueur de 9,75 m pour l’appareil, les 2 rotors ont un diamètre de 9,20 m.  Le moteur Continental R.975-34 de 525 CV lui permet d'atteindre une vitesse d’environ 150/160 km/heure.

*Piasecki est absorbé par la firme Vertol en 1956.

 

     

 

Piasecki Vertol H.21C (Banane)

Surnommé "Work Horse" par les Américains, cet appareil sert principalement au sein de l’Aviation légère de l’Armée de terre (ALAT). Cette dernière en confie quelques uns entre 1956 et 1960 à la flottille 31F nouvellement créée, qui coopère alors avec elle durant cette période afin de mener conjointement des missions d’assaut et de sauvetage.

D’une dimension de 16,16 m pour une largeur de 4,30 m  et une hauteur de 4,67 m, cet hélicoptère comporte deux rotors tripales en tandem de 13,40 m de diamètre. Volant à 140 km/heure grâce à un moteur de 1425 CV situé à l’intérieur de la "brisure" de la carlingue, il peut emporter 12 passagers ou 1500 kg de fret.

 

   

 

Sikorsky S.55 (ou H.19D)

Hélicoptère moyen de 3180 kg en charge, sa cabine centrale a une capacité d’emport de 6 passagers ou 700 kg de fret. Moteur de 800 CV à l’avant permettant de parcourir 650 km à 135 km/h – Rotor principal d’un diamètre de 16,10 m et comportant 3 pales (rotor anti-couple : 2, 64 mètres). Longueur de l’appareil 12, 85 m.

 

   

 

Sikorsky S.58 – HSS.1

Version Marine du H.34 de l’Armée de l’Air, cet appareil, livré tout d’abord par les USA puis ensuite construit sous licence à Marignane, a les caractéristiques suivantes :

Longueur : 20 m – hauteur : 4, 80 m – Son rotor principal doté de 4 pales repliables a un diamètre de 17 m environ (le rotor anti couple situé sur le pylône de queue repliable, en a un de 2, 84 m). Motorisé par un Wright Cyclone R 1820-84 à 9 cylindres en étoile, l’HSS.1 peut outre son équipage, transporter un stick de 8 hommes ou être gréé avec 6 civières. Un ou deux canons de 20 mm, montés à l’ouverture de la porte cargo et (ou) à la fenêtre, font partie de son armement en Algérie. Le 22 juin 1979, les derniers exemplaires de cet hélicoptère, encore en service à la 33F, sont retirés du service.

 

   

 

S.E 3130 Alouette II

Cet hélicoptère léger atteignant 1600 kg en charge, est construit à partir de 1955 par la SNCASE (Sud Aviation à Marignane). Cet appareil  muni de patins, de roues ou même de flotteurs a une longueur de 9,70 m et sa largeur dépasse très légèrement les 2 m. Pouvant emporter 3 passagers à une vitesse moyenne de 170 km/h, c’est le premier hélicoptère à turbomoteur (Turbomeca ARTOUSTE II). Cet appareil connu dans le monde entier, est reconnaissable à sa bulle en plastique ainsi qu’à sa poutre de queue constituée d’un ensemble triangulé formé de tubes d’acier soudés. Affecté successivement dans les escadrilles 20S, 22S, 23S et 58S et utilisé dans diverses missions de transport, d'hélitreuillage et de sauvetage, il est retiré définitivement de la Marine en 1997.