La grande histoire de l'Aéronautique navale
Les gens de mer, ont toujours aimé attribuer des sobriquets aux personnes quelque peu en dehors des normes maritimes.
En 1856, lorsque l’infanterie de marine abandonna le service des armes sur les vaisseaux, ses cadres et ses soldats n’en continuèrent pas moins à regagner leurs cantonnements outre-mer à bord de ces dits vaisseaux. N’étant plus que passagers, ils n’eurent donc plus à aider à la manœuvre. Par raillerie, les matelots, les comparant aux cétacés habitués à suivre les navires en dilettante, les surnommèrent alors « Marsouins ».
De même, il est admis que lorsque l’artillerie de marine quitta le service des canons à bord de ces mêmes bâtiments, pour aller servir dans des batteries à terre, les matelots assimilant ces hommes aux coquillages fixés sur les rochers, les surnommèrent « bigorneaux », surnom qui par abréviation a donné de nos jours « Bigor »…
Dans cet ordre d’idée, il est aisé de penser que les premiers marins aviateurs embarqués sur LA FOUDRE et qui éprouvaient beaucoup de difficultés à mettre en œuvre et à faire voler leurs fragiles machines, reçurent des matelots du bord, le surnom de « Pingouins ».
Ce sobriquet qui se voulait ironique, a traversé le temps. Si les hommes de l’infanterie ou de l’artillerie de marine portent avec fierté leurs surnoms devenus institution, il en va également de même pour le personnel de l’Aéronautique navale, branche dans laquelle le surnom de pingouins a été adopté officieusement.
Dans les pages qui vont suivre, nous ne ferons que survoler l’histoire de l’aéronautique navale , celle de certains de ses pilotes ou autres navigants, ainsi que de leurs différents aéronefs ayant sillonné les cieux durant presque un siècle…. Le sujet est trop vaste ! Les deux conflits mondiaux, de même que les guerres coloniales ne seront abordés qu’avec des faits marquants. Pour les innombrables aéronefs, nous ne retiendrons que ceux qui ont marqué leur époque...
Toutefois, il faut garder en tête, que pour pouvoir voler, ces hommes ont eu besoin d’autres hommes. Ces derniers, dans les hangars, les ateliers, en piste, à terre ou sur bâtiments porteurs, ont permis par leur travail, leurs connaissances techniques, leurs qualités professionnelles et leur enthousiasme, à faire voler les machines et ainsi, permettre à nos « chevaliers du ciel » de réaliser leurs exploits.
Henri MARTY
ChoufRiton