Une histoire de gyro qui ne manque pas de couleur...

 

Hier, en 1966, j’étais embarqué sur le CAA DE GRASSE. Nous étions mouillés dans l’atoll de Mururoa.

Un petit pétrolier ravitailleur le LAC CHAMBON vint à couple, à bord se trouvait un copain du cours de BE. Il m’invita à bord pour la traditionnelle visite. Surprise en entrant dans le local du gyrocompas (Sperry Mark 14), celui-ci au lieu d’être peint de l’habituelle peinture grise martelée était… rose !!!!!

Explication, le pacha tenait absolument que le gyro soit repeint. Mon collègue alla voir le bosco et après inventaire des restants de moques, sans hélas trouver la règlementaire… décida de faire un mélange… et obtint du rose !...

"Qu’à cela ne tienne, le Vieux veut que je repeigne le gyro, il va être servi !"

Je vous laisse imaginer la tronche du Pacha lors de l’inspection qui s’en suivit...

 

Une histoire de gyro qui ne manque pas d'air...

 

En mer, mon collègue fut appelé à la passerelle, le Vieux se plaignait que le gyro dérivait…Mon collègue descendit au local gyro et trouva rapidement la raison du problème.

L’habitacle du gyrocompas était ouvert et devant cette ouverture se trouvait un bon vieux ventilo à pales caoutchouc qui envoyait de l’air à l’intérieur… Il appelle son matelot pour lui demander pourquoi il y avait çà.

- "Patron il fait très chaud dans le local, c’est pour refroidir le gyro…"

Mon collègue pouffa de rire et lui expliqua les conséquences de son "geste de bonne volonté". Ce type de matériel ne possède qu’un gyroscope accessible par la porte de l’habitacle, le souffle du ventilo créait un couple constant sur le tore qui donnait le tournis au dit gyro.

 

Gérard BOULANGER alias "Colbuche"